Nous sommes en début d'année 2015, le comptable de la société a une drôle d'idée: "ça vous dit de faire une équipe pour la Spartan race ?" Au début je ne suis pas très chaud, mais une fois plusieurs personnes inscrites, je me laisse convaincre. Je fais donc équipe avec Claude (que j'arrive parfois à faire transpirer quand on va courir ensemble entre midi et deux), Fabien (l'éternel blessé), Jean-Michel (que l'on n'a jamais vu s'entraîner), Stéphanie (pour qui ce sera un vrai défi) et Cédric (un ami à Stéphanie coureur à pieds). Nous sommes inscrits à l'épreuve "sprint" c'est à dire 6km et 15 obstacles. Il existe également une épreuve "super" de 13km et une épreuve "beast" de 20km. Pour le classement par équipes, le temps est pris sur le 5ème. Rien ne nous interdit de partir chacun à notre allure mais pour nous le but est bien sur de tout faire ensemble.
Jour J. Rendez-vous à midi, pour un départ à 15h30, ça nous laisse le temps de manger et de se préparer sans stresser. Il y a beaucoup de monde au retrait des dossards (nous sommes près de 1700 inscrits) mais les bénévoles sont nombreux et efficaces, on n'attend pas longtemps. Le soleil nous réchauffe ; heureusement car le matin il faisait 6°C. On voit arriver les concurrents de la première vague, couverts de boue, et on commence à s'inquiéter : ont-ils fait exprès de se rouler dans la boue pour faire les bouffons ou est-ce inévitable ? Une fois nos sacs laissés à la consigne, nous nous dirigeons vers la zone de départ/arrivée et nous voyons donc les derniers obstacles, entre autres un mur en bois vertical de 2m50 que les concurrents couverts de boue ont du mal à franchir. Sur le moment on s'est moqué !... La vague de 15h15 est appelée, comme il n'y a pas beaucoup de monde, nous demandons à décaler notre départ pour gagner ¼ d'heure ; ce soir il risque de faire froid.
Avant. Pour l'instant on est propres.
Pour se rendre dans la zone de départ il faut déjà franchir une palissade d'1m50. Un animateur nous fait faire une séance d'échauffement. Et c'est parti, très doucement, on est là pour s'amuser. Le parcours commence par des zigzags à faire sur un talus ce qui nous oblige à monter et descendre en devers.
Concentrés avant le départ.
Voilà le premier atelier, quatre palissades à franchir un coup par-dessus (1m50 de haut) et une fois par-dessous (50cm). Pas de problème pour l'instant.
Premier obstacle.
Atelier suivant, pour bien se mettre dans le bain, au sens propre comme au sens figuré, il faut passer dans deux containers rempli d'eau boueuse. Il n'y a que 80cm de profondeur donc pour l'instant ce ne sont que les jambes qui sont rafraîchies.
On rentre dans le vif du sujet.
Atelier suivant, nous sortons de l'enceinte du circuit en grimpant sur des poteaux inclinés appuyés sur le mur. Il y a des grosses marches vissées dessus donc pas de souci.
Atelier suivant, il faut tirer derrière soi un poids rectangulaire d'environ 5kg à l'aide d'une chaîne, sur un parcours de 300m. Le parcours est plein d'ornières et le poids se bloque facilement dedans, mais pour l'instant on n'est pas fatigués.
Atelier suivant, le lancer de javelot. Il s'agit en fait d'un manche à balai avec un fer à béton planté à une extrémité. La cible est une botte de paille de 1m de côté située à 5m, et pourtant nous serons 3 à échouer : 2 javelots ne se plantent pas comme il faut, et personnellement j'ai raté la cible ! A chaque épreuve ratée, il faut effectuer 30 « burpees » c'est-à-dire une alternance de pompe et de saut pieds joints sur place. C'est fatiguant, espérons qu'il n'y en aura pas trop à faire.
Atelier suivant, un grand panneau avec pleins de codes à retenir en fonction de notre numéro de dossard (Victor-733-3276 pour moi).
Atelier suivant, grimpé de corde lisse sur 5m. Stéphanie part directement faire ses burpees. Comme les arbitres ne surveillent pas sérieusement et que de toute façon tout le monde triche, elle n'en fait pas 30.
Claude dubitatif : "il n'y a que 5m à grimper ?"
Atelier suivant, il faut transporter un seau en plastique, sans anse, rempli de graviers, sur un parcours de 500m. Les filles ont droit à un seau moins lourd. Le parcours est TRES vallonné. Il y a plein de graviers par terre, certains ont visiblement allégé leur fardeau.
Tricheur, le seau rose c'est pour les filles.
T'avais qu'à pas signer !
Retour au point de départ, c'était bien la peine.
Claude s'impatiente : "quand est-ce qu'on court un peu ?"
Atelier suivant, un autre mur, de 2m10 ce coup-ci. (Il y avait un mur intermédiaire de 1m80 avant mais je ne sais plus où). Pour l'instant nous sommes secs et il est passé facilement. On fait la courte échelle à Stéphanie qui tient bien le rythme.
Atelier suivant, il faut soulever un pneu rempli de béton avec une corde et une poulie de renvoi placée à 5m. 50kg (?) ça commence à tirer sur les bras. L'arbitre nous donne l'autorisation d'aider Stéphanie.
Atelier suivant, pas de souci, il y a une trentaine de poteaux au sol espacés de 80cm, et il faut sauter à pieds joints entre avec les chevilles attachées.
Atelier suivant, nous re-rentrons dans l'enceinte du circuit en passant sur un mur en bois incliné, à l'aide d'une corde. Stéphanie est persuadée d'échouer mais elle s'est sous-estimée et passe sans problème.
On rentre.
Atelier suivant, c'est beaucoup moins marrant. Dommage, on avait séché et on s'était réchauffé, il faut passer dans 1m d'eau avec, 50cm au-dessus, des barbelés ou des rondins de bois.
Eh, mais elle est froide !
Atelier suivant, ça rigole encore moins. Il faut ramper dans la boue, sous des barbelés, et il n'y a pas beaucoup de place : quelquefois moins de 40cm. Comme le sol est couvert de petits cailloux, ça fait mal aux coudes, aux hanches et aux jambes. De plus, pour maintenir la terre à l'état de boue, il y a un système d'arrosage comme pour les pelouses et toutes les 30s nous avons droit à une douche froide. Au bout de 30m interminables, le parcours fait un léger virage, et nous nous apercevons qu'il reste encore 70m à faire ! Nous sortons de là marron de la tête aux pieds, avec 4kg de plus sur les habits.
Au départ, ça rigole.
Ca t'apprendra à avoir des idées débiles.
J'essaie de pas trop me rouler par terre. Je réussi mais je vais moins vite.
Plus on avance et plus il y a de boue. L'avantage c'est qu'on sent moins les cailloux.
C'est long.
Alors on fait moins la maligne, hein !
Cedric, notre photographe.
Atelier suivant, c'est dans cet état qu'il faut franchir à nouveau un mur incliné avec une corde lisse. Mais là ça glisse ! Les filles ont droit à une corde à nouds et Stéphanie, malgré encore une fois ses réticences, franchi l'obstacle.
Ca glisse. (Photo de l'organisation)
Atelier suivant, cette fois Stéphanie déclare forfait et préfère les burpees. Il s'agit de franchir un filet vertical en corde à grosses mailles carrées de 25x25 de 4m de haut.
Le filet. (Photo de l'organisation)
Atelier suivant, il faut donner le code appris en début de parcours. Pas de problèmes pour toute l'équipe.
Atelier suivant, encore un filet en corde à gravir, sous la forme d'une passerelle à 5m de haut, mais la montée et la descente sont inclinées et ça passe bien, nous doublons même plein de concurrents en train de ramper sur la partie horizontale.
La passerelle vue de dessous. (Photo de l'organisation)
Atelier suivant, voilà l'épreuve la plus dure du parcours. Toujours avec les mains glissantes, il faut se suspendre et avancer sur une barre légèrement inclinée (1m50 de long), puis passer, toujours suspendu, 3 barres transversales, puis une autre barre longitudinale (1m50 mais horizontale cette fois), puis 4 anneaux. Claude sera le seul de notre groupe (et sans doute un des rares de la course) à passer. Direction les burpees pour presque tous les concurrents.
Pas facile. (Photo de l'organisation)
Atelier suivant, le fameux mur où nous avons vu tant de monde galérer tout à l'heure, et nous comprenons maintenant pourquoi !
Le dernier mur. 2m50. (Photo de l'organisation)
Atelier suivant, il faut sauter au-dessus d'un feu (sans flammes, que de la braise), la chaleur nous fait du bien, nous sommes trempés et le soleil a disparu.
Dernier « obstacle », des gladiateurs font mine de nous frapper avec des haltères en mousse.
Ouh le vilain ! (Photo de l'organisation)
C'est fini, on nous remet la médaille de finisher. On a droit à une canette de boisson énergétique (ouverte heureusement) et un mini-cake aux fruits (dans son emballage heureusement aussi). Ca fait léger comme ravitaillement. Il y a bien des bananes mais avec les mains pleines de boue ce n'est pas pratique et d'ailleurs personne n'en prend. Il faut ensuite rendre la puce de chronométrage accrochée à la chaussure. Nous avons des pinces coupantes à disposition pour couper les colliers qui ont servi à les attacher, il faut juste réussir à trouver les colliers sous 1cm de boue. La puce permet en échange de récupérer le t-shirt finisher. Vite, une photo pour immortaliser notre performance et nous courons à la douche.
Stephanie, contente d'avoir réussi son challenge.
A la recherche des puces.
C'est du propre !
Aroo
Alors la douche, ce sont une centaine de tuyaux d'arrosage mis à notre disposition ! On est gelé mais tant pis, il faut retire cette boue, et comme ça colle, la douche froide dure au moins ¼ d'heure.
Résultats : malgré notre allure d'escargot, et contrairement à ce que l'on attendait, nous sommes très loin de la dernière place. En individuel nous sommes 889, 890, 891, 893, 894 et 895èmes sur 1677, et en équipe 28èmes sur 80 en 1h55. Le premier met 42' et les derniers plus de 3h.
Rendez-vous l'an prochain pour le parcours de 13km ?..........