2005: TRIATHLON Ironman FRANCE-NICE
YAHOUUUUU !

1) UN PEU D'HISTOIRE

Officieusement, le premier triathlon du monde a été l'Ironman d'Hawaii. C'est pour cela que cette course est mythique. A tel point qu'il faut se qualifier pour pouvoir y participer. La société américaine (privée) qui gère cet évènement organise donc plusieurs Ironman "qualificatif" dans tous les coins du monde. En France, depuis 3 ans, cela se passait à Gérardmer.

D'un autre coté, le premier triathlon en Europe (peu de temps après Hawaii) a été celui de Nice, organisé jusqu'en 2004 par la fédération française de triathlon. Lui aussi mythique, il a depuis perdu beaucoup de sa célébrité. En effet, les instances officielles FFTRI et ITU (International Triathlon Union) délaissent les "longue distance" pour plutôt promouvoir les "courte distance" (distance olympique). La FFTRI renonce donc cette année à organiser Nice, qui tombe dans le panier d'Ironman.

Première conséquence: les distances passent de 4/120/30 à 3.8/180/42, distances Ironman. Deuxièmement: le prix passe de 160 à 350 euros, dire qu'on se plaignait du prix avant !

2) LA PREPARATION

Cette année, je m'y prend suffisamment en avance, je suis inscrit dés décembre 2004 (et bénéficie de la réduction de 50 euros). Cela me permet de planifier sereinement mon entraînement et de me préparer psychologiquement. Malgré quelques petits bobos et une angine, mon entraînement se passe bien et je mets le paquet en avril/mai où je pose quelques jours de congés pour aller rouler. Début mai, nous allons reconnaître le parcours vélo. Le standard Ironman impose un parcours pas trop dur, avec 1500m de dénivelé maxi, pour que cela soit accessible à tout le monde. Exit donc le col de Vence et la montée vers Castagniers. J'ai peur de découvrir un tracé pour gros rouleurs mais en fait non, c'est très vallonné, il y a beaucoup de montées mais faciles. Fin mai je fais le triathlon "moyenne distance" de St-Raphaël (2.5/80/20). Je suis un peu déçu de ma prestation mais je me dis que je suis en pleine bourre et que la fatigue s'est accumulée. Début juin: pas fâché de ralentir. Une bonne semaine de repos complet avant Nice va me permettre de surcompenser et de me refaire une santé. JE SUIS PRET ! Mon objectif: 13h30 (1h20' de natation, 7h20' de vélo soit du 24.5km/h, 4h40' pour le marathon soit du 9km/h et 10' pour les transitions).

3) AVANT LA COURSE

J'arrive à Nice vendredi après-midi. Après avoir un peu galéré pour retrouver l'hôtel et une place de parking, je vais tout de suite récupérer mon dossard pour éviter la queue. Gagné, il n'y a personne et je passe de suite. On a droit à un sac à dos de bien mauvaise qualité et à un t-shirt encore plus bas de gamme. Eh, ils servent à quoi mes 300 euros ?

Le soir, je retrouve Jean-Claude COLOMBO et François BONFILS pour aller à la Pasta party. Il y a une queue énorme mais dés que l'accès sera ouvert, nous allons rentrer assez vite. A coté de nous il y a un néo-zélandais et un guatémaltèque. Il y a du bruit, on ne s'entend pas parler. Tiens ? Il y a du coca à table, je croyais qu'il ne fallait pas de sucre avant la course ? Après une bonne salade composée en entrée, les pâtes arrivent. Il y a un plat pour huit mais il est déjà vide après que les 4 premiers se soient servis. Suite à nos nombreuses protestations, une gentille serveuse va se décider à nous donner du rab. A ce qu'il parait il y avait 3 sauces différentes mais je n'ai vu passer que la carbonara (pas idéal non plus avant une course !) Si les pâtes ont inadmissiblement fait défaut, on a par contre eu droit à tout ce qu'on voulait de tarte au citron ou au chocolat car la plupart des convives étaient déjà partis.


Pasta party

Pendant le repas se déroulait le briefing. Il y avait du bruit, c'était mal insonorisé, on n'a rien compris. En plus il y a tout un système de sacs à préparer la veille ou à donner le matin: 5 sacs différents en tout, un pour la natation, un pour le vélo, un pour la course à pieds, un pour le ravitaillement vélo et un pour le ravitaillement course à pieds. Je ne vais pas vous expliquer ça maintenant, vous comprendrez pendant le récit de la course. Ca nous a drôlement stressés cette histoire de sacs. Il ne s'agit pas d'oublier quelque chose.


Une petite photo devant l'affiche et au dodo.

Samedi, Alex VENNEVAULT avait fixé rendez-vous à 11 heures devant un stand pour faire une photo de groupe. Tout le monde est là sauf lui. Dans la foulée nous allons manger un plat de pâtes au restaurant.


Toulon triathlon. Nous sommes 22 inscrits !

L'après-midi, c'est le moment de déposer ses affaires au parc. Nous sommes rangés par catégories d'age et pas par club, ce qui fait que nous sommes un peu éparpillés. Nous déposons donc le sac "bike" avec les affaires pour le vélo, le sac "run" avec les affaires pour la course à pieds et il n'y a rien d'autre que le vélo à son emplacement.


Les sacs "run" devant la tente de change, et mon vélo, en bout de rangée, c'est pratique pour le retrouver !

Ma filleule faisant ses études à Nice, je vais retrouver ma soeur et mon beauf (ses parents) en train de faire des travaux dans son appartement. Ils me promettent de se lever pour venir filmer le départ. J'en profite pour leur faucher une glacière car mes sandwiches jambon/kiri doivent être en train de moisir (ils sont prêts depuis vendredi matin). Ensuite je réussi à faire une petite sieste.

Le soir, le club se retrouve au même restaurant qu'à midi, toujours pour des pâtes bien sur. Au dessert, on se laisse aller à prendre un petit sorbet. Retour au dodo. Comme prévu, je ne m'endors pas avant minuit mais ce n'est pas grave, j'ai pris trois jours de congés et j'ai eu ma dose de sommeil.


Le club au resto.

4) MATIN DE LA COURSE

4h30, le réveil sonne et je me lève facilement. C'est le moment de préparer le sac "swim" avec les affaires de natation. Le "gatosport" avalé, direction le parc. Il fait déjà chaud, à 5h15 du matin, ça promet. J'ai un peu peur d'être en retard car il faut se faire marquer et je veux rajouter mes sandwiches dans le sac "bike". Je préfère les avoir avec moi pendant le vélo et ne pas stresser à penser à les récupérer au ravitaillement personnel en cours de route. Heureusement, ça ne bouchonne pas. Et heureusement, on a accès à nos sacs, c'était pas dit que ça soit possible. Ensuite, je vais mettre ma gourde sur le vélo. Je ne prend qu'une gourde, je complète aux ravitaillements, et j'ai un autre porte bidon pour les gourdes de l'organisation. Maintenant, il faut se changer, mettre la combinaison, les lunettes, le bonnet, la crème solaire... et mettre ses affaire "civiles" dans le sac "swim" pour le laisser à l'organisation et pouvoir le récupérer après la course (vous suivez ?). Comme j'ai de l'avance, je vais me tremper un peu, ça me permettra de bien ajuster ma combinaison et de tâter l'eau: fraîche juste comme il faut ! Il y a des zones avec les temps indiqués pour que les nageurs d'un même niveau se mettent ensemble (mais rien d'obligatoire apparemment) il y a 1h02, 1h06, 1h10 et 1h14, c'est tout ? Et moi je me mets où ? Et maintenant, on annonce qu'un prêtre va bénir la course. Non mais je rêve ? J'ai presque honte. Ah oui, c'est vrai, c'est des américains qui organisent. Ca y est, on y est, je suis d'un calme à toute épreuve, je sais que ça va aller.

5) LA COURSE

C'est parti. Le parcours est composé de deux tours avec 20m hors de l'eau entre les tours, ce qui fait que les bouées sont assez rapprochées. Ca m'avantage car étant myope, je me sentais un peu perdu au large de Nice sur l'ancien tracé en un seul tour. On est serrés mais j'arrive à nager sans être trop gêné. Ca se bouscule un peu plus aux bouées évidement et je me prends un coup de pied dans les lunettes. Rien de grave, je repars aussitôt. Ca va être long, à quoi je pourrai bien penser pour passer le temps ? .......... Noooooooooon, trop tard, ça y est, j'ai pensé au boulot et à la machine de mise en tubs automatique ;-) On entend le speaker et la musique de plus en plus forts, signe que la fin du premier tour approche. Je me languis de regarder la montre car j'ai l'impression de bien nager. Effectivement cette dernière indique 37' (au lieu de 40' prévues). Je replonge tout content pour le deuxième tour que je vais faire sans problèmes à la même vitesse et je sors de l'eau en 1h15' (au lieu de 1h20', tu vois Lionel, quand tu t'entraînes !)

Juste après la sortie de l'eau on passe sous des douches dignes de ce nom, puis direction le parc qui est bien loin puisqu'on passe d'abord devant les tribunes de la ligne d'arrivée. Entré dans le parc, je retrouve mon sac "bike" après en avoir auscultés quelque autres de prés pour voir le numéro. On rentre ensuite sous une tente et il faut obligatoirement se changer là (pas de strip-tease à l'extérieur). Il y a un monde fou là dedans, c'est la cohue. Je tombe par hasard à coté de Claude BALAT. Damned, il est sorti de l'eau devant moi alors qu'il nage moins bien ! Et voilà Karine OTTAVI qui me tape sur l'épaule en partant, elle par contre n'a pas nagé à son niveau. Je me dis que je la doublerai vite au vélo et en fait, je vais la doubler dans le parc. Je vais à mon vélo avec les chaussures à la main. J'ai passé 8' dans le parc (au lieu de 6' prévues).


Transition natation -> vélo

C'est parti pour le vélo. En gros il y a un tronçon commun à l'aller et au retour entre St-Laurent du Var et Nice, puis trois boucles différentes. Les 30 premiers km sont plats alors c'est: les mains sur les prolongateurs et le nez dans le guidon (sans trop forcer bien sur).


C'est parti pour le vélo.

km 5, pshhhhhhhhhhhhh, oh non, c'est pas vrai, j'ai crévé ! Je regarde ma roue... elle est toujours gonflée !... ?? J'entends toujours ce bruit de pneu qui se dégonfle. Au bout d'un moment, je me rend compte qu'une étiquette autocollante de casque, qui a du se décrocher d'un coureur, s'est coincée dans mon frein avant. OUF !

km 20, je me fais doubler par Laurent TOURETTE, puis 30s après par Philippe BOURNONVILLE. J'accélère pour ne pas me faire décrocher mais Philippe va trop vite. Je reste avec Laurent. Je mange une powerbar à la banane mais elle a du mal à passer; je ne toucherai donc pas aux deux autres que j'avais emmenées.

km 30, enfin la première côte (8 km d'ascension). Oh, on est pas à Embrun: ça commence à 16km/h pour finir à 22. Au carrefour, au sommet, on croise les coureurs qui partent déjà pour le grand tour (ils ont 16km d'avance). Redescente vers le pont de la manda, puis ça remonte. Là, je décide de laisser filer Laurent. Inutile de se griller d'entrée.

km 60, c'est au tour de Jean-Claude COLOMBO de me doubler. On va rester ensemble jusqu'au km 150. Un coup je te double, un coup je repasse derrière, on n'a pas arrêté. Il fait chaud et je commence à avoir légèrement mal aux jambes.

km 86, voilà le ravitaillement perso. Je passe sans m'arrêter alors que Jean-Claude récupère son sac. Je mange mon premier sandwich jambon/kiri tout en discutant avec un gars d'Avignon qui mange aussi. On se dit que ça fait du bien de manger un peu de salé. Sitôt mon sandwich fini, je repars à l'attaque. Et je suis motivé car je réussi à doubler du monde tout en ne forçant pas trop.

km 110, Jean-Claude m'a rattrapé à Gilette. Enfin une bonne descente qui permet de décrocher les chaussures des cales pour faire quelques petits étirements et décontractions. Car les jambes commencent à être dures.

km 115, voilà la partie que je déteste: 10km sur la nationale pour revenir au pont de la manda. En plus, le vent a tourné, on l'a eu de face en montant de St-Laurent, on l'a encore de face en descendant. Heureusement, c'est un léger faux plat descendant et, allongé sur les prolongateurs, je maintien un satisfaisant 30km/h. Je me fais doubler par un petit peloton. Un arbitre nous croise juste à ce moment et siffle les tricheurs. Tout le monde se disperse d'un seul coup et, évidement, ralenti, ce qui m'oblige à complètement me relever et arrêter de pédaler. Puis le groupe se reforme avec toujours le même en aspiration. L'arbitre revient par derrière et reste à ma hauteur, il observe de loin avant de prendre sa décision, il me regarde, je lui montre devant, il me fait oui de la tête, le conducteur accélère jusqu'au groupe et l'arbitre sort un carton rouge. Drafting caractérisé, c'est la sanction réglementaire.

km 125, enfin le pont de la manda. Nous voilà revenus sur la première boucle. Il y a bien encore 10km de plat mais ce coup-ci avec le vent dans le dos. J'en profite pour manger la moitié de mon deuxième sandwich, il passe difficilement. Mais j'ai le moral, j'en suis à 27km/h de moyenne, je vais pulvériser mon pronostic (24.5). Nous reprenons la montée du début. Je ne fléchis pas (toujours en restant en dehors de la zone rouge) et monte presque aussi vite que la première fois. Et là, je double à tout va. A un moment, je me retourne et voit quelqu'un dans ma roue. Le tricheur ! Je coupe immédiatement mon effort et lui jète un regard accusateur. Il est bien sur obligé de me doubler, je le laisse filer.

km 147, c'est une portion ou l'on se croise. Je vais voir passer Philippe BOURNONVILLE, le visage marqué, puis à 1mn derrière, Laurent TOURETTE, l'air vraiment frais. Ils ont environ 1/4 d'heure d'avance. Voilà le demi-tour de St-Jeannet. Plus que 30km, que je décide de consacrer uniquement à la préparation du marathon. Je laisse filer Jean-Claude COLOMBO. Je me force à finir mon sandwich (vous avez déjà essayé de manger un sandwich au jambon, chaud, et en n'ayant pas faim ?) Je me force aussi à boire. Jusqu'à présent j'ai bien respecté ma décision de boire une bonne gorgée toutes les 10mn. Là, vu la chaleur, il s'agit de boire encore plus. Heureusement, le goût de la boisson énergétique de l'organisation change: on a commencé avec l'orange, puis le citron, et on fini avec pamplemousse. Ca permet de ne pas être dégoûté. Je décroche encore les chaussures et m'étire et me décontracte encore bien les jambes.

km 165, retour vers St-Laurent du var, et nous retrouvons le vent de face. Je ne cherche pas à lutter et me contente d'un petit 25km/h. Voilà la promenade des anglais, où l'on croise ceux qui ont déjà commencé à courir. Je mets le petit plateau, je gère ! Je double Gilles REBOUL (le premier, qui court). Zut, je vais encore finir le vélo en même temps que l'arrivée du premier ? Mais non, il lui reste encore un dernier tour, j'ai vraiment bien roulé ! Alors, bilan pour le vélo: 177km en 6h41' ça fait du 26.5km/h. J'ai mis 39mn de moins que prévu, yahouuu !

Dans le parc, une autre particularité: on ne range pas le vélo à son emplacement de départ mais comme on arrive, un bénévole nous le prend et le range à la suite des autres. Je défais mes chaussures et part en trottinant chercher mon sac "run". Re-passage sous la tente pour se changer. Une bénévole propose de la crème solaire. J'accepte volontiers de me laisser enduire car le soleil tape très dur.

Départ à pieds. Je suis content d'avoir bien ralenti à la fin du vélo car je suis en pleine forme (tout est relatif) et mes jambes ont retrouvé un petit peu de fraîcheur. Je double tout de suite Jean-Claude. Je croise plusieurs copains du club. Pour l'instant, tout le monde à l'air bien, à part Philippe Bournonville qui est cuit, je peux l'avoir !!! Je vois aussi les copains venus en spectateurs: Stéphane Ventre, Thierry Garriguenc (et sa réplique favorite: "Lionel, force un peu"), Jean-Michel Ferrari, Luc Bouisson, Serge Pellegry, Philippe Viallet, Frédéric Auvray, Eric Lemoing... J'espère que j'en oublie pas. Si, j'ai aussi vu Robert Cadière pendant le vélo mais je ne sais plus où. Je m'arrête pour uriner au demi-tour (c'est le seul endroit où on peut se cacher contre un arbre). La puce de chronométrage, attaché à la cheville par un simple velcro sans bande protectrice en néoprène (rappel: 300 euros l'inscription), commence à m'entailler la chair. Je m'arrête pour l'accrocher aux lacets. J'ai eu peur que mes passages ne soient plus enregistrés mais apparemment ça a marché quand même. Je me sens bien mais je me retiens d'accélérer car je sais que c'est encore long. Je me fais doubler par René ROVERA (4ème) c'est fou, il doit courir à peine à 11 à l'heure... Je fais le premier tour (10.5km) en 1h02. Allons, Lionel, tu ne vas quand même pas courir le marathon en moins de 4 heures ?

Deuxième tour, il fait toujours chaud. J'ai bien fait de beaucoup boire à la fin du vélo. A chaque ravito, je me fais arroser par le préposé au jet d'eau ! Je fais attention à encore bien boire, je prends du powergel bien que ça ait du mal à passer mais il faut se forcer. Les ravitos manquent un peu d'oranges, de tomates et autres ingrédients "naturels" ou de plats salés. Je pense aux "yabon" d'Embrun dont je ne mangeais que le caramel du fond. Par contre, ce qui est génial, c'est qu'on a de la glace pilée à disposition. Un coca bien frais dans ce moment, vous ne pouvez pas vous imaginer comme c'est bon. Je me fais doubler par Jean-Luc Béraud, mais il a un tour de retard. Il me dit en rigolant que s'il court le marathon en 3 heures, il me rattrape. Je lui réponds qu'il peut aussi me rattraper si moi je cours en 6 heures. Car je commence à coincer, j'arrive encore à forcer mes jambes à bouger mais je sens que le calvaire va bientôt commencer. J'ai testé le mur des 30km au marathon de Paris, là c'est le mur des 14km. Dire qu'il en reste 28 !! Je me fais ensuite doubler par Christophe Catalan, impossible de m'accrocher, il marche comme une fusée. Une petite note d'optimisme arrive quand même: je suis en train de fondre sur Philippe Bournonville. Je le double juste avant le demi-tour. Le retour vers le parc est à chaque fois terrible: on est au bout de la promenade des anglais et les chapiteaux semblent loin, loin, loin, et ils se rapprochent doucement, doucement... Je me fais doubler par Alex Vennevault qui lui se dirige vers le finish. Le salaud, il m'a mis 2 tours dans la vue, et il va se qualifier pour la finale à Hawaii en finissant 2ème des 45/50ans. Je boucle quand même ce tour en 1h08'. Le temps se couvre et il va même tomber quelques petites gouttes, cela supprimera déjà le problème de la chaleur. Chez les copains, certains ne vont pas fort non plus : René Campana, Patrice Sollé, Gilles Pombart sont à la peine. Je croise Marc Louis, mais non c'est pas lui ! Si ! C'est pas possible, je ne l'ai jamais vu courir aussi doucement, ça fait vraiment drôle ! Karine a par contre le sourire à chaque fois que je la croise. J'ai les pieds en feu, j'ai l'impression que le dessous n'est qu'une énorme ampoule.

Troisième tour, là ça y est, j'ai craqué, j'en peux plus. Les encouragements des copains n'y font rien. Je me fais violence et m'impose de courir entre les ravitos (tous les 2.5km). Ravitos qui arrivent donc comme une délivrance car je m'autorise à m'arrêter pour m'étirer les muscles du cou très douloureux (je ne comprend pas pourquoi j'ai toujours mal au cou à la fin d'un longue distance) et à boire tranquillement mon verre. Et puis au demi-tour je craque: je marche en dehors d'un ravito. Fini les espoirs de temps en dessous de 13h, tu te contenteras de ton objectif initial: 13h30. Allez Lionel, repart... Oui, oui, d'accord, mais c'est tellement dur ! Au ravito suivant je stoppe tout. Je m'assieds sur le bord du trottoir et je regarde la camionnette des secouristes, juste en face. Je n'ai que 5 mètres à faire et une phrase à dire pour tout arrêter, m'allonger sur un brancard, me reposer, aaah comme ça doit être bon ! Je repars quand même, je ne m'imagine pas en train d'abandonner. Je ne dois pas être beau à voir courir. Claude Balat me prend un tour, il est à fond car il va sur l'arrivée. Je prend le chouchou du dernier tour, arrrrg, qu'est ce qu'il m'a fait plaisir celui-là ! Je vois l'horloge de l'arrivée qui indique 11h38. Euuh, calcule, Lionel.... Il te reste 1h22 pour faire 10.5km. Eh ? Mais c'est faisable ! Le verdict du troisième tour tombe: 1h19'.

Bon, Lionel, tu viens de faire un tour en 1h19' alors que tu as marché et que tu t'es arrêté, tu peux bien faire un effort pour faire le dernier tour en 1h22', non ? PUTAIN DE BORDEL DE MERDE, LIONEL, TU VAS UN PEU TE SORTIR LES DOIGTS DU CUL UNE FOIS DANS TA VIE ET ME TORCHER CE DERNIER TOUR A FOND LA CAISSE......... Du calme, ne fait pas l'aller en 30mn et le retour en 1 heure, ça ira pas... Tiens, je double un "chouchou vert" comme moi, je gagne donc une place... Tiens, un autre, puis 2, 3, 4, 5. Oh là là là là, les affaires reprennent ! Demi-tour en 32', vas-y mon yoyo, à fond, à fond, à fond, tu vas faire la perf de ta vie. Dernier ravito, je prends 10s pour quand même avaler une petite gorgée de gel. Allez, plus qu'un km, c'est gagné. J'attrape au vol le dernier chouchou. Enfin, je prends la bifurcation vers l'arrivée à coté de laquelle je suis passé déjà à 3 reprises, c'est trop bon ! Je brandis un poing rageur au photographe qui lève le pouce, j'espère que la photo est réussie. Je rentre devant les tribunes sur la moquette bleue, plus que 100m. Yahouuuaouuuaouuuaouuuaouuuaouu. 12h45 !!!!! Le dernier tour en 1h07' Au total, le marathon en 4h36' (4h40' prévues)


Bientôt l'arrivée.


Yes !

Un organisateur me donne une belle médaille finisher. Je l'embrasserai presque. Un autre gars vient me serrer la main. Oups, c'est Mark Allen (6 fois vainqueur à Hawaii, 10 fois vainqueur à Nice), je m'incline respectueusement.

6) APRES LA COURSE

Je me laisse volontiers enrouler dans une couverture de survie car j'ai un peu froid. Direction le ravitaillement final qui est ultra bien garni: cake, poulet, pastèque, pizza, etc... Malheureusement, rien ne passe et je ne profiterais pas de tout ça. Je retrouve les copains du club, on se félicite, on se raconte la course. Tout le monde est bien content et conscient d'avoir effectué un petit exploit.


Alain, déjà changé.


Patrice / Laurent / Philippe / Jean-Claude

Après un petit temps de repos, c'est le moment de récupérer le sac "swim" et de se changer. Puis, on peut récupérer le t-shirt finisher (de très bonne qualité, lui). Mon diplôme n'est pas encore prêt, tant pis, je pars quand même. Retour au parc pour prendre les deux autres sacs. Petite galère pour retrouver son vélo parmi 1000 autres quand on ne l'a pas rangé soi-même, mais un organisateur me vient en aide en calculant mon heure d'arrivée au parc, et en me dirigeant vers l'allée correspondante. Et maintenant, il me reste 1km à faire pour retourner à l'Hôtel avec trois sacs et un vélo et deux bouts de bois à la place des jambes ! Je vais réussir tant bien que mal à rentrer en vélo, en m'arrêtant en cours de route pour changer le bras qui tient les sacs. Douche, rinçage de la combi, petit rangement des affaires et à 22 heures, dodo. Boum, plus personne. Par contre le lendemain, je suis réveillé à 5h45... La descente des escaliers et une épreuve terrible. Retour à Toulon, j'allume l'ordinateur, les résultats sont déjà sur internet. Je commence à rédiger ce compte-rendu. Je me couche à 3h du matin, impossible de dormir, j'ai mal de partout. Aux genoux, aux jambes, aux épaules, j'ai les pieds tout enflés, une ampoule géante sur toute l'extrémité du pouce droit et une plus petite dessous le pied gauche.

7) RESULTATS

Place Prénom NOM Temps total (Nat/T1+vélo/T2+cap)
1 Hervé FAURE 8h49 (0h50 / 4h58 / 3h01) Podium hommes
2 Marcel ZAMORA (ESP) 8h51 (0h50 / 4h58 / 3h02) Podium hommes
3 Gilles REBOUL 8h54 (0h50 / 4h58 / 3h06) Podium hommes
41 Mariska KRAMER (HOL) 10h12 (1h04 / 5h55 / 3h13) Podium femmes
44 Alex VENNEVAULT 10h15 (1h01 / 5h40 / 3h33) Toulon Triathlon
67 Catherine HOUSEAUX 10h36 (1h04 / 5h50 / 3h41) Podium femmes
71 Astrid PERATHONER (ITA) 10h37 (0h59 / 5h30 / 4h08) Podium femmes
84 Thomas GAZZERA 10h43 (1h02 / 5h35 / 4h05) Toulon Triathlon
182 Philippe ALLER 11h15 (1h03 / 5h48 / 4h24) Toulon Triathlon
245 François BONFILS 11h31 (1h06 / 5h45 / 4h40) Toulon Triathlon
253 Marc LOUIS 11h32 (1h05 / 5h46 / 4h41) Toulon Triathlon
265 Claude BALAT 11h36 (1h14 / 6h22 / 4h01) Toulon Triathlon
329 Alain GAUDEFROY 11h51 (1h10 / 6h21 / 4h20) Toulon Triathlon
335 Christophe RUIDAVETS 11h52 (1h10 / 6h22 / 4h20) Toulon Triathlon
366 Laurent TOURETTE 11h58 (1h14 / 6h36 / 4h09) Toulon Triathlon
405 Patrice SOLLE 12h07 (1h06 / 6h10 / 4h51) Toulon Triathlon
458 René CAMPANA 12h19 (1h10 / 6h07 / 5h02) Toulon Triathlon
474 Christophe CATALAN 12h22 (1h32 / 6h38 / 4h12) Toulon Triathlon
510 Gilles POMBART 12h31 (1h11 / 6h03 / 5h16) Toulon Triathlon
565 Lionel LE GAC 12h45 (1h15 / 6h48 / 4h42) Toulon Triathlon
693 Jean-Claude COLOMBO 13h11 (1h18 / 6h41 / 5h12) Toulon Triathlon
721 Philippe BOURNONVILLE 13h19 (1h19 / 6h24 / 5h35) Toulon Triathlon
807 Jean-Luc BERAUD 13h41 (1h32 / 7h32 / 4h36) Toulon Triathlon
829 Karine OTTAVI 13h45 (1h13 / 7h35 / 4h58) Toulon Triathlon
1103 Mark STEVENS 16h00 (1h33 / 9h10 / 5h17) Dernier
xxxx Fabrice GUESQUIERE Abandon au vélo (malade) Toulon Triathlon

1294 coureurs marqués sur le classement, donc 191 abandons (?)

8) CONCLUSION

Eh bien, quelle course ! Tout comme pour Embrun, je n'ai fait aucune erreur : planification faite longtemps à l'avance, augmentation progressive de l'entraînement, ne pas hésiter à sauter un entraînement quand la fatigue se fait vraiment sentir, 1 semaine complète de repos avant la course, gestion intelligente de la course et du ravitaillement, et un peu de volonté pour finir. Je ne peux pas être plus content de moi, à quand le prochain ? (hum!..)