2003: MARSEILLE-CASSIS
6ème PARTICIPATION ET MEILLEUR TEMPS

1) INTRODUCTION

C'est mon 6ème Marseille-Cassis d'affilé. Je travaille à Marseille et l'émulation au sein de l'entreprise y est pour beaucoup. Mais c'est aussi parce que c'est une belle course et je vous recommande de la faire au moins une fois pour voir. Comme d'habitude, il faut s'inscrire avant juin (la course est fin octobre !) car les places sont limitées à 12000 participants et c'est toujours plein ! A part en 2002 (le contre-coup d'Embrun ?) j'ai à chaque fois progressé : 1h45 en 1998, 1h41 en 1999, 1h40 en 2000, 1h34 en 2001, 1h37 en 2002. Mon objectif cette année : 1h30. Vendredi nous allons chercher les dossards au parc Chanot à Marseille. Le gardien laisse gratuitement entrer les concurrents. Samedi soir je fais mes calculs : si je veux faire moins de 1h30 il faut que je courre à 13.6 km/h. Ouh lààà, j'ai progressé mais quand même, ça fait un peu vite. Bon, je vais quand même tenter le coup et essayer de suivre les fameux ballons verts.

2) JOUR DE LA COURSE

Dimanche réveil à 4h30 (le départ est à 9h). Il fait froid et le temps est couvert. Je reste au moins 1/4 d'heure à me demander comment je vais m'habiller. Je décide de courir en collant long en bas et tricot à manches longues + débardeur du club en haut. Tant pis si j'ai chaud. J'arrive à 6h40 devant les bus-navette à Cassis. Sans doute le chauffeur de notre bus n'était pas bien réveillé car il oublie de nous déposer à Marseille et commence à repartir vers l'autoroute pour Cassis ! Il fait demi-tour à temps et nous arrivons quand même largement à l'heure au stade vélodrome, lieu du départ. Après avoir laissé mon sac au camion vestiaire, je file m'entasser contre le portail sud en bas du stade. Il y a déjà plein de monde. Mais finalement, c'est le portail nord qui s'ouvre et je me retrouve dans les premiers ! Sprint vers le deuxième portail. Là aussi je choisi involontairement le bon coté d'ouverture du portail coulissant. Re-sprint vers le départ. Quand je dis sprint, c'est sprint : 800m à 16km/h. J'arrive essoufflé à la meilleure place : sur le trottoir de droite. Meilleure place car on est prés du filet, bien assis, et on peut faire pipi au travers de la grille. Par contre on se prend tous les sacs poubelles et les bouteilles vides qui ne sont pas lancés suffisamment fort (une bouteille pour moi). Il est 8h, encore 1h à attendre sans bouger, sans pouvoir s'échauffer. J'aperçois Bruno PILLEMENT, un copain de boulot, à 10 m. Je crie mais il y a tellement de bruit qu'il ne m'entend pas. Finalement, il regarde enfin dans ma direction et me voit lui faire signe. Il me rejoint. Le temps passe un peu plus vite à deux. Avant le départ il y des gros malins qui passent déjà sous le filet pour aller avec les élites et gagner 100m. Mais finalement, cette année, ils ouvrent le premier filet 1mn avant le départ et nous rejoignons les élites.

3) LA COURSE

Départ. J'ai repéré les ballons verts à 100m devant. J'essaie de remonter mais ça va trop vite ! A l'obélisque (1,5km) je décide de décrocher, tant pis, pas la peine de se griller d'entrée. Je me fierais à ma montre et vais essayer de tenir 4mn30 au km (13.3km/h). Evidemment, comme ça monte, je ne tiendrais pas ce temps, mais quand même je vais bien. Je passe avant le col au km 9 en 45'30" soit 11.9km/h de moyenne. Je pense donc que, SI JE NE CRAQUE PAS, je battrais mon record de 1h34'17". Dans l'ascension du col de la Gineste, comme tous les ans, nous avons droit à plusieurs orchestres au bord de la route, ainsi qu'aux pom-pom girls qui malheureusement, à cause du temps, sont chaudement habillées. En 1998, on avait eu droit aux brésiliennes en bikini à paillettes. Une de mes images préférée de cette course, c'est quand je suis en haut du grand virage de Vaufrège et que je vois le reste des coureurs en bas. Là je me dis que je ne suis pas mauvais, ça me change des triathlons. Arrive le plateau de Carpiagne où se trouve le camp d'instruction des blindés de l'armée, nous passons d'ailleurs entre deux chars. La route est très vallonnée et autant dans les cotes, pas grand monde ne me double, autant en descente, ce sont des grappes de 5 voire 10 coureurs à la fois qui me laissent sur place !? Je vais perdre au moins 200 places alors que je cours toujours à un bon rythme !? La pluie commence à tomber mais ce n'est pas trop gênant. La descente vers Cassis est très raide et ne permet pas vraiment de profiter du paysage pourtant magnifique. Voilà Cassis et le moment de vérité : comment vont réagir mes petites jambes après 2km de dure descente ? Arrivé sur le plat on a une incroyable sensation d'écrasement. Néanmoins, je ne faiblis pas, c'est bon ! Je ne ferais pas moins d'1h30 mais ça ne devrait pas passer loin. J'avale la cote des pompiers sans faiblir et je traverse Cassis à fond. Deuxième image forte de Marseille-Cassis : les spectateurs ne sont pas très nombreux dans les rues de Cassis car il n'y a pas beaucoup de place, mais quand on déboule sur le port, alors là les amis !!! C'est l'Alpe d'Huez pendant le tour de France. La traversée du port (800m) se fait entre deux filets nous séparant de chaque coté de 3 ou 4 rangées de spectateurs. Je vous dis pas comme ça motive et en principe ici, tout le monde est au sprint. Arrivée, top chrono, 1h31'34" Je suis quand même bien content de moi.

4) APRES LA COURSE

Vite, allons rendre la puce qui cette année, permettait de connaître son temps réel en enregistrant les passages sur la ligne de départ. Evidemment, j'en étais sûr : il y a la queue. Où est le ravito ? Je n'ai pas envie de chercher, je fonce reprendre mon sac emmené à Cassis par les camions vestiaires. Il pleut toujours, tout le monde est évidement pressé de récupérer ses affaire et il y a aussi la queue ici. Pire, on commence à s'entasser devant les barrières, ceux de devant qui ont leur sac ont les pires difficultés pour repartir. Je vois Bruno MARMONIER (autre copain de boulot) à 1m de moi, je ne peux même pas tendre le bras pour lui taper sur l'épaule. Il me voit en repartant avec son sac. Tout le monde s'esquiche. Au début on en rigole, on se dit qu'au moins on n'a pas froid, mais ensuite ça devient de plus en plus inquiétant. Ca s'énerve. On est quasiment écrasés les uns sur les autres. Arrivé devant la barrière, je fais comme d'autres, je saute par dessus et vais chercher moi- même mon sac. L'organisation est complètement débordée. Je me demande comment cela va se passer quand le gros des coureurs va arriver. Je retrouve Bruno PILLEMENT qui lui aussi a sauté la barrière. Je décide de rester un peu pour aider les bénévoles qui distribuent les sacs. C'est dur le bénévolat ! Entre ceux qui ne sont pas en face de leur numéro, ceux à qui on ne retrouve pas le sac, ceux qui vous supplient de l'autre coté de la barrière, ceux qui vous demandent de vous dépêcher... Après avoir donné une quarantaine de sacs (et après ne pas en avoir retrouvé 3 d'affilé !) je décide de décrocher. Je n'ai plus qu'une envie : quitter Cassis au plus vite. Je trottine vers la voiture (garée loin, loin, loin). Et là, re-bouchon : les gens qui veulent aller à Cassis alors que c'est bouché empêchent ceux qui veulent partir de passer. Heureusement la gendarmerie vient mettre efficacement de l'ordre. Enfin je pars... Maison, douche, grosse sieste, barres au chocolat.

Ouf, je crois que c'était mon dernier Marseille-Cassis.


Editions 1999, 2000 et 2002

Ajout en 2023 : Et oui, je l'ai refait ! 20 ans après. Je me suis laissé embarquer par les petits jeunes du boulot ! Objectif moins de 2h. Une fois inscrit la motivation est revenue et je me suis entraîné. Résultat xhxx'xx"