LE DEFI DE MONTE-CRISTO

Il s'agit d'une course de natation comptant pour la coupe de France de nage en eau libre. Tel le comte de Monte-Cristo qui y était emprisonné, le but est de relier le chateau d'If, au large de Marseille, aux plages du Prado, situées à 5km. La course se déroule habituellement fin juin. Pour être classé à la coupe de France, il faut nager sans combinaison mais la course est ouverte à tous. On peut aussi nager avec des palmes ou une monopalme mais c'est un classement à part.

2001: LE GUET-APENS DE JEAN-FRANCOIS

1) PREAMBULE

Jean-François SAWECZKO donc, puisque c'est lui le coupable, me propose de participer à cette course car en Septembre nous faisons le triathlon de Nice avec ses 4km de natation. Il voulait même enchainer en vélo avec le col de la Gineste, la route des crêtes entre Cassis et La Ciotat, la montée de Ceyreste et le col de l'Espigoulier. Et bien il ira tout seul, parce que lui, il a fait 10 ans de natation, alors 5km ca va pas trop le fatiguer. Moi, il y a 2 ans, j'étais incapable de faire 500m en crawl. En triathlon, il y en a toujours qui nagent moins bien que moi. Mais là, c'est une course de NATATION, avec donc QUE des nageurs. J'ai un peu peur de me faire ramasser par le "bateau balai" parce que "non, monsieur, là vous être vraiment trop en retard..." La honte ! Enfin, on verra bien ! Et puis s'ils veulent populariser leur épreuve, ils n'ont pas trop interêt à le faire...

2) AVANT LA COURSE

Rendez-vous chez J.F. On charge son vélo et c'est parti. Au bout de 5km, ce boulet se rend compte qu'il a oublié sa licence. Demi-tour... On arrive quand même largement à l'heure. Un sympathique petit village fermé est monté sur la plage du Prado. Un vestiaire permet de laisser ses affaires en sécurité. Le temps est superbe, il n'y a pas de vent, on aura même le courant favorable. Un champion est interwievé, il déclare ne pas aimer ces conditions calmes qui ne lui permettent pas de faire la différence. Pour moi, ça ira ! Nous embarquons sur les navettes qui nous mènent sur le chateau d'If. En cours de route, on nous explique le parcours, on nous montre les bouées. C'est bien gentil mais moi je n'y vois rien, j'ai laissé mes lunettes de vue au vestiaire, et comme en course, je risque fort de me retrouver seul derrière, je ne suis pas rassuré. Sur l'île, nous attendons que le passage vers le port soit dégagé de tout traffic, puis l'organisation nous demande de nous mettre à l'eau. Je me place complètement derrière.

3) LA COURSE

Le premier km se passe bien. Les nageurs avec palmes, partis 10mn aprés nous, commencent à me dépasser, ce qui m'arrange car ils me montrent la route à suivre. J'arrive à la première bouée sans me perdre, il faut maintenant longer la côte, mais comme celle-ci n'est pas droite, ce n'est pas gagné. J'aurais tout du long l'angoisse de rater les bouées, mais tout va bien se passer. Finalement, je ne serais pas tout seul: des nageurs avec palmes, la tête sous l'eau, ne tiennent pas du tout leur cap et zigzaguent autour de moi ! Entre le 3ème et le 4ème km, je suis en pleine confiance et je peux enfin nager comme il faut. Je sens l'arrivée proche. Je commence ensuite à fatiguer. Virage derrière la digue, et maintenant, à fond ! Ouf, me voilà soulagé. 1h40'30", je suis 93ème sur 99. Les 7 premiers ont mis moins de 53 mn, le premier avec palmes 58 mn (donc moins rapide que les premiers sans palmes !!!) et le premier en monopalme 51 mn. A noter la 32ème place de François Chabaud en 1h02.

4) APRES LA COURSE

Jean-François m'attend depuis déja un moment, il a fait 1h15. On a droit à un chouette ravitaillement avec du cake et des "Pago". Je récupère mes affaires. Retour à la voiture, JF part en vélo, bon courage !...

2002: UN COUP POUR RIEN

Il y a pas mal de vent. Les organisateurs décident de changer le parcours: nous allons faire plusieurs tours dans une des anses du prado. Ca ne me plait pas du tout mais bon, il y a Embrun dans 2 mois et il faut s'entrainer. Personne n'y comprend rien au nouveau parcours, à tel point qu'un zodiac est envoyé pour nous montrer par où passer. C'est aussi la confusion avec les nageurs avec palmes, qui partiront ce coup-ci avant nous, mais il faudra attendre qu'ils aient fini pour faire l'autre course. Jean-François, croyant que l'on allait partir 5mn aprés, les suit (et en rattrape !!). Il aura donc fait 8 km en tout. Enfin, c'est à nous. Ce coup-ci, la course s'est popularisé et je ne nage pas tout seul. Lors du passage à l'extérieur de la digue, on sent bien le vent et il y a de grosses vagues. C'était une bonne décision d'annuler la traversée. Par contre, le parcours passe dans un canal où il y a 80cm d'eau. Et là c'est un plaisir: pas une seule vaguelette, on a l'impression de foncer sans forcer. Il y a 4 tours à faire. A la fin du 2ème, en respirant à gauche, je vois un inconnu à coté de moi. 6 temps plus tard, en respirant du même coté, je ne le vois plus. Je lève la tête, il était déjà 10m devant !! Je comprend alors que les premiers sont en train de nous rattraper. Mais c'est INCROYABLE la vitesse où ils vont !! je n'en crois pas mes yeux !! Le dernier tour arrive, je commence à fatiguer. On apprendra plus tard qu'il y avait en fait 5,5 km au lieu de 5. Je finis au sprint avec 4 autres nageurs. 1h56'43", je suis 73ème sur 86. Vivement l'an prochain pour mesurer mes progrés sur le vrai parcours

2003: LA DEROUTE

Cette année, il y a encore un peu de vent. Si c'est pour faire des tours de digues je n'y vais pas ! Heureusement, la traversée aura bien lieu. Je n'ai jamais autant été entrainé et je me languis d'en découdre. Je pars d'ailleurs trop vite et je suis fatigué avant la première bouée !! Contrairement à il y a 2 ans, il y a pas mal de monde autour de moi. Poussés par le vent, nous allons tous rater la bouée d'au moins 200m. Comme je n'y vois rien, je suis le mouvement sans me rendre compte que nous sommes en train de remonter le parcours. Arrivé à la bouée, je ne sais plus du tout par où il faut partir !!! C'est un peu irréel: tout le monde s'est arrêté de nager et cherche sa route, on est éparpillés sur au moins 300m, pas de bateau de l'organisation en vue. Finalement, je vais suivre quelqu'un qui à l'air de savoir où il va. A partir de là, je suis dégouté, et déja trop fatigué. Le reste de la course va être TRES long et pénible. Plusieurs fois, un zodiac devra m'empêcher de prendre un mauvais cap. Enfin l'arrivée, je suis 85ème sur 105 en 2h07'17", quelle déception !! Je serais un tout petit peu soulagé en apprenant que les premiers ont mis 8mn de plus qu'il y a 2 ans.